Présentation Générale
Altière et visible dès l’entrée sud-ouest de Morestel, la Maison Ravier située au coeur de la vieille ville, a conservé intacte l’élégance des demeures de la région. Cette belle bâtisse dauphinoise du XVIIIème siècle est construite sur la plus haute des terrasses qui se succèdent en jardin jusqu’à la plaine. Depuis ce belvédère, un panorama unique s’offre au regard : les monts du Bugey et ceux de la Chartreuse, la chaîne de Belledonne et le Vercors.
Passé l’authentique porche à porte cochère qui en affirme le caractère, la Maison Ravier convie le visiteur à découvrir l’atmosphère chaleureuse qui y règne encore.
Le rez-de-chaussée de la maison témoigne de la vie quotidienne : la cuisine a gardé sa grande cheminée en pierre, son dallage et son potager à cinq grilles, signe de l’aisance du propriétaire ; les autres salles aujourd’hui consacrées à l’accueil des oeuvres, reflètent toujours l’intimité de ce lieu.
On comprend dès lors comment cette demeure a pu charmer le peintre François Auguste Ravier, chef de file de l’école lyonnaise du paysage au XIXème siècle, qui choisit d’y passer les 28 dernières années de sa vie (1867-1895)..
Historique
L’origine de cette construction est aujourd’hui méconnue, toutefois son style et ses proportions laissent penser que son édification remonte au début du XVIIIème siècle. On connaît grâce aux recherches de certains de leurs descendants, les propriétaires qui ont successivement habité cette demeure depuis 1730.
En effet, Joseph Pécoud (1700-1738), marchand drapier achète cette propriété en 1730 à Monsieur de Meyzieux.
On peut noter que Claude Pécoud (1720-1783), le fils aîné de Joseph, fait aménager la maison en 1756 : la montée d’escalier se pare d’une belle grille en fer forgé, les portes des salons et placards en noyer engagés dans les murs s’ornent de moulures chantournées.
Les cheminées en pierre à l’exception de celle de la cuisine cèdent la place à des cheminées plus petites, en marbre.
A son tour, son fils Joseph Claude Pécoud (1758-1819) fait sculpter le monogramme de sa famille aux lettres entrelacées sur le linteau de la cheminée : AJCP (Alexandre Jornet, son beau-père ; Claude Pécoud, son père). Cette demeure s’est transmise dans la famille par héritage.
Restauration
Dès 1991, grâce au financement de différents partenaires privés et publics, tant régionaux que nationaux représentés alors par : Jean-Yves HABERER, Président du Crédit Lyonnais, morestellois d’origine, Charles MILLON, Président du Conseil Régional Rhône-Alpes, Alain MOYNE -BRESSAND, Député représentant le Président du Conseil Général de l’Isère, André MURE, Délégué Général du Conseil Supérieur du Mécénat Culturel, une campagne de restauration, confiée à l’étude d’architectes BONNARD-MANNING à Morestel, s’engage à l’intérieur afin d’adapter le lieu aux expositions et se poursuit par la réfection des toitures et des façades.
Le Centre Culturel François-Auguste Ravier, gérée par l‘Association des Amis de la MAISON RAVIER, ouvre son nouvel espace au public le 24 avril 1992 sous la présidence de Jean-Yves HABERER, en présence de Théodore DURAND, Maire de Morestel et Bernard DEVILLER, Président de l’A.M.R.A., avec une exposition de près de 150 œuvres pour beaucoup inédites du peintre Ravier, issues de collections particulières et de musées.
La MAISON RAVIER, forte du travail accompli au cours des 60 expositions qui s’y sont tenues depuis 1992, fête en 2012 avec un immense bonheur ses 20 ans d’ouverture au public …
Événements et actualité culturelle
A la maison Ravier
Transfert des collections du musée François Guiguet de Corbelin à la Maison Ravier à Morestel.
Parallèlement à l’exposition rétrospective consacrée à François GUIGUET en 2010, à l’initiative du Conseil général de l’Isère, la commune de Corbelin a décidé pour conserver et mettre en valeur l’œuvre du peintre, de confier la gestion de sa collection à la commune de Morestel, Cité des peintres, au sein de la Maison Ravier.
Pour cela des travaux d’aménagement d’une réserve dans la Maison Ravier, cofinancés par le Conseil Général de l’Isère et la commune de Morestel, furent nécessaires pour l’accueil de ce patrimoine dans de bonnes conditions de conservation. Il s’agit d’un fonds constitué de près de 4000 items, à majorité des dessins : aux 3 crayons, pastels, sanguine etc., et aussi des aquarelles et des huiles.
En 2005, une exposition au musée de l’Ancien Evêché de Grenoble avait mis en lumière une sélection de ces œuvres. Enfin, ce transfert s’est déroulé en plusieurs phases, l’exposition estivale consacrée au peintre posa la première pierre de cette collaboration. Une convention de dépôt des œuvres fut signée lors de l’inauguration de l’exposition pour entériner ce partenariat unique en son genre, prouvant encore une fois le dynamisme de l’Isère en matière de politique patrimoniale innovante.